L'APDH demande au gouvernement d'ouvrir une enquête a l'effet de situer la responsabilité des uns et des autres lors de la mutinerie qui a fait plusieurs victimes.

Dans la semaine du 12 au 16 mai, la Côte d’Ivoire a connu quatre jours de mutinerie qui a paralysé le pays, faisant plusieurs victimes et des dégâts matériels considérables. Le gouvernement a annoncé un bilan de quatre morts et neuf blessés et instruit les préfets de faire le point des dégâts matériels.

A peine les mutins satisfaits, sont entrés en caserne que les ex combattants démobilisés prenaient le relais, pour réclamer des primes similaires à celles des mutins, en bloquant les accès des corridors de certaines villes de l’intérieur du pays tels Bouaké Korhogo, Man.

Le mardi 23 mai, l’affrontement entre ces manifestants et les forces de l’ordre au corridor sud de Bouakéa fait au moins 4 morts, et plusieurs blessés, de sources hospitalières.

Devant ce bilan, l’APDH voudrait faire les observations suivantes.

Le gouvernement a indiqué immédiatement l’ouverture d’une enquête pour situer les responsabilités dans la cache d’armes qui a été découverte dans un domicile privé à Bouaké. En revanche le gouvernement n’a annoncé aucune mesure en termes d’enquête visant à rendre justice aux nombreuses victimes de cette crise.

L’APDH estime que dans les troubles auxquels le pays semble confronté en ce moment, toute quête de solution doit s’inscrire dans le retour à un véritable État de droit qui met chaque citoyen face à ses responsabilités devant une instance judiciaire. La démarche de la reddition de compte devant une instance judiciaire, et la lutte contre l’impunité sont des principes cardinaux de l’Etat de droit et de la démocratie.

Par conséquent, l’APDH appelle le gouvernement à ouvrir une enquête indépendante visant à faire la lumière sur les conditions qui ont entrainé toutes les pertes en vie humaine durant cette crise, en vue de situer les responsabilités.

Nul ne peut ôter la vie impunément à son semblable quel qu’en soit les raisons.

Au demeurant, l’APDH souhaite prompte rétablissement aux blessés,

Présente ses condoléances les plus attristées aux victimes et aux familles éplorées.

S’incline pieusement devant la mémoire de ces morts de trop.

Fait à Abidjan le 24 mai 2017

Pour l’APDH, Le Président

Abraham Denis YAUROBAT